Capitalisme, cause du problème et partie de solution pour demain ?

Capitalisme, cause du problème et partie de solution pour demain ?

Débat

Introduction par Paul Jorion, détenteur de la chaire Stewardship of Finance à la Vrije Universiteit de Brussel

Modération : Jean Laville, Deputy CEO de Swiss Sustainable Finance et président de NiceFuture

Avec

Thomas Vellacott, CEO du WWF Switzerland

Adèle Thorens, conseillère nationale verte vaudoise, co-présidente des Verts suisses

Nick Beglinger, président de SwissCleanTech

François Marthaler, directeur de Why ! open computing Consulting

Synthèse

Notre système économique endommage beaucoup l’environnement, mais quelles seraient nos alternatives ? On pourrait garder le capitalisme, mais avec quelques modifications. La question des ressources durables ou pas ne se pose pas quand on parle de croissance et de bénéfices ; nous pourrions l’intégrer systématiquement. La spéculation est aujourd’hui autorisée, mais était autrefois interdite. L’abrogation des lois contre la spéculation est arrivée en même temps que le colonialisme, car c’étaient des idées « modernes ». La spéculation est aujourd’hui un risque systémique qui n’a plus lieu d’être, car le colonialisme n’existe plus. Les personnes morales pourraient avoir un droit de propriété réduit, en revoyant par exemple l’abusus, le droit de disposer de son bien, qui comprend la destruction. Même avec ces modifications, cela resterait du capitalisme. Pour sortir d’une logique de maximisation des bénéficies et minimisation des coûts, nous pourrions changer de comptabilité pour inclure l’empreinte écologique. Dans ce cas-ci, ce ne serait plus vraiment du capitalisme.
Ce sont aujourd’hui les entreprises qui demandent aux Etats d’instaurer des accords contraignants pour la durabilité.

Il ne faut pas condamner le capitalisme ni y voir la solution à tout ; il faut simplement l’encadrer. Tout comme au judo, il faut savoir utiliser à son avantage la force de l’adversaire, et donc utiliser le capitalisme au profit de la durabilité.
Les entreprises durables pourraient s’engager au niveau politique pour participer à l’élaboration de conditions-cadres pour un capitalisme durable. Il y a actuellement trop de lois qui incitent de prendre des directions non durables.
Il faudrait une législation à la fois complète sans être complexe, et qui s’adaptent rapidement à l’évolution des technologies.


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